Le théâtre est un miroir du monde. Précieux témoin, il est toujours le reflet de son époque et de son territoire. Renvoyer aux humains les images vivantes de leurs propres actions, qu’elle soient viles ou vertueuses, est sa raison d’être.
Cette définition du théâtre nous oblige : chacun·e doit pouvoir s’y reconnaître ! La diversité des composantes de la société doit pouvoir se retrouver dans la programmation. C’est une question essentielle – c’est-à-dire qui concerne l’essence même du théâtre. Dans le cas contraire, il ne serait qu’un funeste miroir aux alouettes…
Mais le théâtre ne saurait se contenter de refléter l’humanité. Il doit réfléchir le monde, dans les deux sens du terme : le refléter et le penser dans le même mouvement. Il incarne toujours une vision, une façon artistique, et donc personnelle, de voir le monde.
Penser ? Agir ! Aussi naïf que cela puisse paraître, nous croyons sincèrement que si nous faisons du théâtre, ce n’est pas seulement pour nous divertir mais aussi et surtout pour le changer, le monde.
Le théâtre porte en lui l’espoir d’un monde meilleur. Sinon, à quoi servirait-il ? Comme l’écrivait le dramaturge anglais Edward Bond : le théâtre doit servir à fermer les prisons sinon on doit fermer les théâtres.
La parole des artistes fait du théâtre un outil de compréhension du monde, un espace où les individus se construisent dans l’émergence du collectif et où l’intelligence se développe à travers le plaisir, un levier démocratique, parfois un refuge pour la résistance. Un repaire et un repère.
En s’emparant des thèmes qui agitent la société, le théâtre contemporain crée du commun. Il nous aide ainsi à faire humanité ensemble. Ne plus vivre simplement les un·e·s à côtés des autres ou, pire, les un·e·s contre les autres mais, enfin, les un·e·s avec les autres. À l’heure où notre système démocratique menace la démocratie elle-même, c’est inestimable !
C’est à cette exigence que nous avons tenté de répondre en construisant cette nouvelle saison.