La notion d’excellence a souvent été opposée à celle d’inclusion, dans le domaine des arts comme dans celui des sciences. Les politiques d’équité, de diversité et d’inclusion, qui sont désormais battues en brèche outre-Atlantique, sont parfois décriées comme des entraves à la liberté, des entorses à la concurrence qui “viennent plutôt restreindre certains droits et réduire la primauté des notions de compétences et d’excellence” selon la ministre de l’Enseignement supérieur du Québec en 2023. Il y a quelques années, un haut responsable d’une organisation culturelle gouvernementale française a dit au sujet des représentations d’un festival arts et handicap : “ à la fin des spectacles, je me demandais tout de même ce que j’applaudissais ! ” Cette vision condescendante témoigne de la difficulté que l’institution peut avoir à redéfinir l’excellence en dehors de critères éculés. Mais si, a contrario, le chorégraphe et performeur autrichien, en situation de handicap, Michael Turinsky s’intéresse “à la remise en question des notions de “qualité” artistique et à leurs inéluctables retombées normatives”, faut-il pour autant jeter le bébé avec l’eau du bain et sacrifier la notion d’excellence quand on prône l’inclusion ? Ces concepts sont-ils vraiment irréconciliables ?
Avec la participation de
– Martine Jardiné, vice présidente du conseil départemental de la Gironde chargée de la Citoyenneté sociale, la vie des territoires, la jeunesse et les dynamiques associatives, sportives et culturelles
– Baptiste Maurin, adjoint au maire de la Ville de Bordeaux en charge du patrimoine et matrimoine, de la mémoire et de l’éducation artistique et culturelle
– Clarisse Pinet, coordinatrice parcours adaptés, professeure de danse contemporaine au Conservatoire Jacques Thibaud de Bordeaux
– Richard Leteurtre, co-directeur du festival Imago
– Marie Astier, comédienne, metteuse en scène, chercheuse et autrice d’une thèse intitulée « Présence et représentation du handicap mental sur la scène contemporaine française »
– Karim Randé, circassien.
Table ronde traduite en Langue des Signes Française par Anne-Claire Boutinon et un interprète de l’équipe de Signe Interprète Bordeaux