S’il y a bien eu des compositrices à toutes les époques, les femmes n’apparaissent pas dans l’histoire de la musique. Souvent appréciées et reconnues en leur temps, elles ont ensuite été oubliées, ou plutôt effacées. Comme l’exprime la conteuse Praline Gay-Para, dans ce domaine comme dans les autres, “l’histoire avec sa grande hache a amputé les noms des femmes qui l’ont façonnée.” Privées de postérité, les œuvres des compositrices représentent encore une infime minorité du répertoire joué en France. Selon le rapport fondateur réalisé par Reine Prat en 2006 pour le ministère de la Culture sur la place des femmes dans le milieu des Arts et de la Culture, 97% de la musique jouée dans les salles de concerts en France est alors composée par des hommes.
Depuis cette récente prise de conscience, d’heureuses initiatives favorisent enfin la redécouverte de ces créatrices. Pour lutter contre l’invisibilisation des compositrices et favoriser la diffusion du matrimoine musical, Claire Bodin, directrice du Centre de ressources et de promotion Présence Compositrices, a ainsi lancé en 2020 une plateforme numérique gratuite, qui recense les œuvres des compositrices d’hier et d’aujourd’hui : “Demandez à Clara”
Sensible à cette cause, L’Opéra National de Bordeaux programme du 19 au 22 mai La Montagne noire d’Augusta Holmès, premier opéra crée par une femme à l’Opéra de Paris en 1895. Majestueux et exotique, ce drame lyrique n’avait jamais été redonné en France depuis sa création. A cette occasion, plusieurs figures du monde des arts et des idées sont invitées pour débattre lors de cette table ronde autour de la place des compositrices dans le paysage musical d’hier à aujourd’hui.